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Plantes bio pour chiens et chats

Nourrir son chat

Nous avons beaucoup de plaisir à partager ici,  ce très intéressant extrait du livre « YOUR CAT » de Elisabeth HODGKINS, Docteur Vétérinaire depuis plus de 30 ans. Nous remercions ici l’auteur de son aimable autorisation de même que la traductrice, Suzan HOLT, sans qui nous n’aurions pas eu le plaisir  de connaître ces lignes.

 Il y est expliqué pourquoi le chat est un carnivore strict., alors que le chien peut, lui, consommer des végétaux en plus de son alimentation carnée sans que cela ne lui porte le moindre préjudice.

Découvrons tout au long de cet extrait les raisons génétiques, anatomiques et métaboliques à l’origine des certitudes du Docteur HODGKINS qui n’hésite pas à dire clairement ce que contiennent les croquettes pour chats.

La différence entre le chat et tous les autres mammifères est considérable.

Les hommes, les cochons, les ours, etc. sont des omnivores qui mangent la viande qui est à  leur  disposition.  Les  félidés,  grands  et  petits,  sont  obligatoirement  des   carnivores.nL’omnivore  n’a pas  un  besoin absolu de  viande  pour vivre:  les  ressources  en nourriture végétale  peuvent  composer une  grande  partie  de  son  régime  et,  si  ce  régime  est  bien équilibré, fournir tous les nutriments nécessaires pour être en bonne santé.  Mais pour le chat, la viande et les nutriments uniquement trouvés dans celle-ci sont essentiels pour sa survie.

Les  différences  essentielles   entre  chiens  et  chats,  nos  animaux  de  compagnie préférés,  sont  illustrées  clairement  par  leurs  particularités  génétiques,anatomiques,  et métaboliques.  Les scientifiques  qui  ont  étudié les habitudes alimentaires des carnivores, des omnivores et  des herbivores nous disent que ces échelons de la chaîne alimentaire ont été établis et renforcés tout au long de l’évolution de chaque espèce. Le travail de ces experts  suggère que les membres de la famille Feloidea, incluant les chats modernes, ont eu  une  évolution  rapide  dans  les  périodes  anciennes  de  la  préhistoire.  Puis  cette progression  s’est  arrêtée  brutalement.  Les  carnivores  des  autres  familles  animales,  y compris les Canoidea,  semblent  avoir progressé  sur une  période  plus longue  pour faire face aux changements survenus lors de leur évolution.

L’évidence quant à la nature relativement ancienne du chat est soulignée par le  fait  que celui-ci possède moins de chromosomes que le chien moderne. Effectivement les cellules du  chat  contiennent  38 chromosomes  alors  que  celles  du  chien  en  portent 78.  Cela n’implique pas que le chat est moins sophistiqué physiquement ou génétiquement que le chien. Cela suggère que le chat s’est établi plus tôt que le chien dans une niche parfaite et permanente de l’environnement et par la suite n’a subi que peu de pression pour modifier ses gènes.

L’anatomie hautement spécialisée des  chiens et des chats est aussi remarquablement différente.

Les  chiens ont 42 dents permanentes alors que les chats n’en possèdent  que 30. Les chiens  ont un plus grand nombre de molaires dont la forme, spécifique pour écraser,  est nécessaire  pour mastiquer des végétaux.

Par  contre  la  forme  des  dents félines est plus adaptée à saisir et déchiqueter de la chair. La structure de la mâchoire du chat a beaucoup moins de mobilité latérale ou avant/arrière que la mâchoire du chien, limitant ainsi sa capacité à broyer des aliments contenant des végétaux.

Les yeux  et  les oreilles  du chat se situent vers l’avant de la tête donnant une vive acuité  visuelle  et auditive,  essentielle  pour  la  chasse de proies, en particulier la nuit. Chez le chat, les griffes rétractables, qui n’existent pas chez le chien, sont encore un des  traits caractéristiques d’un animal devant chasser, attraper et tuer toute sa nourriture sous forme de proie sauvage.

Les systèmes  gastro-intestinaux des deux espèces sont aussi très distincts. Les différences soulignent les disparités dans les  régimes alimentaires naturels de chaque espèce. La science nous dit que les modifications de la structure de base du système digestif d’une espèce à l’autre sont étroitement liées au régime alimentaire. L’estomac, le caecum, le colon, et les segments du système digestif  qui sont impliqués dans la digestion de substances végétales sont plus petits chez le chat que chez le chien.

L’intestin du chat, par rapport à la longueur de son corps, est court comparé à celui du chien. Cela indique que le régime alimentaire du chat pendant son évolution était largement digestible (protéine  et  graisse), tandis que celui du chien utilisait  beaucoup plus de matière végétale. Les exigences nutritives du chat, en particulier ses besoins  en protéines, révèlent ses origines strictement carnivores.

La recherche faite dans les années 1970/80 a démontré de manière concluante que les besoins en protéines des chatons et des chats dépassaient de loin ceux des chiots et chiennes. Le chat, contrairement aux chiens, utilise les protéines comme source quotidienne d’énergie, et ce en toutes circonstances. La majorité des autres espèces animales brûle des quantités considérables de protéines comme source d’énergie, mais uniquement lorsque cette source est abondante dans leur alimentation.

Par opposition, le chat a constamment de fortes exigences en protéines comme source d’énergie, même quand le régime alimentaire est très restreint. Dans ces cas de carence en protéines alimentaires ou restriction, le chat est contraint d’utiliser les constituants protéiques de son propre organisme (enzymes, anticorps, tissus des organes, etc.)  pour produire l’énergie nécessaire à sa survie et à son fonctionnement cellulaire.

Par conséquent et de manière fondamentale, la santé et l’intégrité tissulaire du chat sont dépendantes d’une consommation constante en protéines  facilement assimilables, en particulier celles de viande.

Une autre revendication du chat au titre de prédateur au sommet de la chaîne alimentaire est son besoin absolu d’un acide gras  essentiel, l’acide arachidonique, constituant important des cellules animales, trouvé exclusivement dans la viande.

De plus les chats doivent assimiler la vitamine A à partir d’une source animale, étant donné qu’ils ne sont pas capable de fabriquer cette vitamine essentielle à partir de la beta carotène contenue dans les plantes.

La liste des spécialisations de la machinerie interne du chat qui reflète les adaptations de son évolution à une vie obligatoirement carnivore est longue, très longue.

LES FOIES SONT DIFFÉRENTS

Par opposition au chien, les fonctions hépatiques du  chat sont de loin les plus fascinantes. Les besoins chat, qui sont très élevés en  protéines et en acides aminés, sont liés à l’activité élevée et constante de certains enzymes de son foie. Ces enzymes dégradent les acides aminés d’origine protéique avant de les utiliser comme source d’énergie par un processus appelé gluconéogenèse.

Le foie du chat est essentiellement l’organe responsable de ce taux élevé et constant de combustion de protéines. Le foie desomnivores possède aussi cette fonctionnalité, mais les omnivores sont par surcroît capables d’augmenter ou de réduire l’utilisation de protéines en fonction de la quantité disponible dans leur nourriture. Au contraire, dans le foie du chat, cette utilisation est toujours constante et importante, même lorsque les protéines sont rares ou absentes du régime alimentaire. Chez les chats la mort par insuffisance protéique est très rapide.

Dans le foie, les acides aminés d’origine protéique sont convertis en glucose (sucre) et passent dans la circulation sanguine pour fournir au corps l’énergie nécessaire.

Chez les carnivores – comme le chat – que l’évolution de leur environnement a habitués à une nourriture pauvre en hydrates de carbone, le foie fabrique la majeure partie des besoins en glucose de  l’animal, source essentielle d’énergie pour son cerveau. Comme il y a peu de glucose dans une alimentation riche en viande, convertir les protéines en glucose devient une tâche essentielle et inhérente à l’état carnivore. Le foie des omnivores, dont celui des hommes, mais aussi des chiens, possède des systèmes enzymatiques multiples pour  gérer  les hydrates de carbone alimentaires. Au  contraire, le chat n’a qu’un seul système à capacité très limitée pour faire face au taux élevé en hydrates de carbone dans son alimentation.

De telles spécialisations font que le chat est parfaitement adapté à sa niche écologique: en effet, l’animal le mieux adapté à son environnement sera celui doté de systèmes minimaux capables de satisfaire ses besoins de survie.

Les ancêtres du chat n’avaient aucune raison ni d’augmenter ni de diminuer la vitesse d’utilisation des protéines par leur foie. Il n’était pas  non plus nécessaire d’avoir de grandes capacités d’assimilation d’hydrates de carbone. Les systèmes spécialisés pour fabriquer le glucose à partir de protéines conservés chez les chats modernes, sont toujours hautement actifs, obligeant les félins à manger plus  de protéines que les autres espèces. Pour cette raison, malheureusement, le chat souffrira beaucoup plus que les chiens dans des situations où la quantité de protéines alimentaires est insuffisante ou absente.  Nous  verrons à quel point ce besoin est important dans  les  discussions sur  la plupart des maladies courantes de nos chats domestiques.

D’ORIGINE AFRICAINE

En général, le chat domestique moderne (Felis  domesticus) est considéré comme ledescendant, depuis des milliers d’années, d’un petit chat sauvage (Felis lybica) natif des déserts d’Afrique du nord. L’héritage d’un climat si sec expliquerait beaucoup de caractéristiques distinctes de cette espèce. Les chats sont capables de survivre pendant de longues périodes sans eau, et naturellement consomment peu l’eau disponible lorsqu’ils mangent de la viande crue. L’urine du chat est très concentrée  contrairement à celle des chiens ou d’autres animaux qui ont évolué dans les environnements plus généreux en eau. La tendance du chat à produire de l’urine très concentrée contenant beaucoup de déchets métaboliques peut être dangereuse si le chat est contraint à régime alimentaire faible en humidité parce que cet animal des déserts n’est pas naturellement prédisposé à boire. Le chat qui mange des aliments secs boit rarement assez d’eau pour en compenser la carence due à son alimentation. Ceci peut avoir pour résultat une urine particulièrement concentrée, qui peut mener à des problèmes médicaux graves, dont certaines maladies concernant les reins et la vessie.

L’alimentation sèche contient aussi certains ingrédients qui interfèrent avec l’acidité naturelle de l’urine du chat. L’urine alcaline hautement concentrée provoquée par la consommation d’une alimentation sèche est associée à de graves problèmes du système urinaire, parfois fatal à l’animal.

UNE LEÇON DE TECHNOLOGIE

Le mélange des ingrédients énergétiques des aliments secs de nos animaux de compagnie est déterminé par la méthode de production basée sur l’extrusion.

Nos céréales de petit-déjeuner et nos amuse-gueules bourrés d’hydrates de carbone (glucides) sont fabriqués par extrusion.

L’extrusion est l’expansion et le gonflage/expulsion rapide (popping) des croquettes par une procédure de haute pression et de haute température qui ne peut marcher que si le pourcentage d’amidon dans le mélange est très élevéDonc, à la farine de viande et des ingrédients de faible volumes, les fabricants des croquettes ajoutent des tonnes de maïs, riz, blé, avoine, orge, et autres grains, les moins chers sont les préférés, pour obtenir la consistance nécessaire au fonctionnement des machines dextrusion.

Récemment, on a vu apparaître sur le marché des aliments secs dont on a remplacé les grains par les pommes de terre.

En plus, quand l’amidon subit la procédure de haute pression-température de l’extrusion, il est pour ainsi dire “prédigéré”, converti essentiellement en sucre.

En consommant les croquettes, ce sucre va passer directement dans le sang du chat. Rien dans l’évolution du développement du chat ne l’a préparé à un constant régime de ces aliments saturés en glucose.

Toutes les céréales ne sont pas créées égales. Manger et digérer certains grains provoquent une hausse glycémique plus élevée et plus rapide (cet effet est appelé l’index glycémique). De tous les grains utilisés dans l’alimentation animale, le maïs est probablement le grain le plus agressif. Le sirop de maïs tiré de ce grain est le dextrose, un sucre pur. Puisque le maïs est abondant et bon marché, il est un des ingrédients préféré de l’industrie alimentaire animale. La plupart des croquettes, même les plus chères, contiennent une quantité importante de ce composaantLa pomme de terre, le nouvel ingrédient de l’alimentation sèche, a aussi un index glycémique très élevé et donc est aussi néfaste pour le chat que le maïs.

Les aliments secs pour chat les plus vendus (les croquettes, faciles à vendre, à utiliser et à conserver) sont formulés pour satisfaire les exigences de la technologie de fabrication et PAS pour répondre aux besoins nutritifs connus du chat.

Ironiquement, pour les chats les croquettes sont presque immangeables juste après leur fabrication par extrusion et séchage. Ce n’est pas étonnant; on n’attend pas que les chats trouvent les grains à leur goût. Autrement, au lieu de protéger la récolte en chassant les rongeurs, les chats et les souris seraient en compétition directe pour les grains.

Puisque les chats n’acceptent pas facilement de manger cette nourriture à base de grains, une nouvelle industrie s’est mise en place pour produire des puissants exhausteurs de saveur destinés à enrober les croquettes. Ces additifs peuvent être de la levure acidifiée (les chats aiment le goût et la sensation en bouche de ce caractère acide). Mais le plus souvent ces additifs consistent en des sous-produits de viande, les entrailles fermentées, dans une soupe liquide qui est pulvérisée sur les croquettes.

Peu de propriétaires, peu de vétérinaires, même ceux  opposés à donner de la viande crue aux chats, seraient très enthousiasmés par les croquettes sils connaissaient lorigine des additifs.

Avec une croquette à base de grains couverte par un nappage de sous-produits, le chat est essentiellement dupé et persuadé de manger une nourriture que normalement il refuserait. Cela nous rappelle les céréales de petit-déjeuner sucrées pour augmenter le désire de nos enfants à manger un aliment ayant si peu de valeur nutritive.

 
L’administration des produits de ce site ne peut en aucun cas dispenser ou remplacer la consultation et l’avis d’un vétérinaire