La propretéVous venez d’acquérir votre chiot, la prunelle de vos yeux!! Il est temps maintenant de lui inculquer certaines règles de la vie de tous les jours ; la propreté par exemple. Il faut savoir que, pour le chiot, être propre signifie ne pas éliminer sur ses lieux de couchage et de nourriture; c’est déjà ce que leur mère a commencé à leur enseigner en nettoyant les cacas sur l’aire de couchage. En effet, dès la naissance, les chiots sont tout d’abord incapables d’éliminer de façon spontanée; c’est leur mère qui va provoquer cette phase d’élimination en léchant la zone périnéale; elle va ainsi, tenir la zone de couchage propre. Dès que les chiots vont commencer à ingérer une alimentation dite solide, la maman ne va plus manger les déjections et va pousser ses bébés à faire en dehors du nid ; et c’est également le travail de l’éleveur de l’aider dans cette dernière tâche. On peut déjà affirmer qu’à 8 semaines les bébés sont propres car ils ne font plus leurs besoins dans le nid; les règles canines ont donc été instaurées par la maman: ne pas uriner et ne pas déféquer, ni à l’endroit où l’on mange, ni à l’endroit où l’on dort. Bref vous accueillez un chiot théoriquement propre, car il ne fait pas ses besoins dans le nid; mais le chiot doit s’adapter pour comprendre votre point de vue de la propreté : faire en dehors du lieu d’habitation. Cet apprentissage n’est pas toujours facile, surtout au début, car le chiot vient d’être séparé de sa mère et de sa fratrie sans aucune préparation. Il faudra lui laisser le temps de s’adapter, de prendre confiance dans son nouvel environnement. Comme cité ci-dessus, il va devoir également apprendre notre vision de la propreté, c’est à dire faire ses besoins en dehors de l’habitation. Il va s’agir, pour lui, d’élargir jusqu’à l’extérieur l’espace entre le nid où il n’élimine plus et l’endroit réservé aux déjections. Pour cela, il suffit d’établir une certaine confiance; l’apprentissage se fera dans le calme et surtout, sans aucune violence, car la manière forte ne favorisera jamais les apprentissages. Un chiot d’environ 2 mois pourra difficilement se retenir plus de 2 heures dans la journée et plus de 4 heures la nuit. Plusieurs façons s’offrent à vous pour leur apprendre plus facilement cette propreté:
Au début de l’apprentissage, choisissez plutôt un endroit calme et rassurant; sa mère, principal repère n’est plus là pour le protéger. C’est à vous de le rassurer par votre simple présence. Ne l’amenez pas dans des endroits bruyants avec plein d’autres chiens, ou très fréquenté par des gens (cela se fera plus tard) car votre chiot a besoin d’être tranquillisé et d’avoir confiance en vous. S’il est distrait, voire inquiet, vous risquez simplement de développer chez votre chiot un premier problème de comportement qu’est l’anxiété. Et il attendra d’être rentré pour se soulager, dans la maison bien entendu car c’est un endroit tranquille qu’il commence à connaître et qui le rassure déjà. Il est également important de laisser votre chiot fureter, à gauche, à droite, prendre son temps pour faire ses besoins. Votre impatience risquerait de le perturber et cette impatience qu’il va ressentir va se transformer en stress. Bref, là aussi, il risque de ne faire ses besoins qu’à la maison. Le fait de lui signifier un carré d’aisance dans le jardin peut être un plus, dans le sens où, il y aura très vite les mêmes odeurs de déjections à cet endroit précis et qu’il suffira ensuite de l’amener dans ce périmètre pour déclencher le réflexe d’élimination. Par contre, lorsque votre chiot s’est exécuté, surtout félicitez le avec un beau OUIII en souriant, avec beaucoup de caresses, jouez les marioles; et si on vous regarde, sachez que « le ridicule ne tue pas ». C’est comme en travail, le chien décide de vous obéir uniquement pour VOUS faire plaisir, parce qu’il a envie de le faire. Dans ce cas là aussi il faut quelquefois le motiver par la voix et les caresses pour se faire obéir. Sans motivation votre chien ou votre chiot se fera un peu « prier ». Une chose importante toutefois; lorsque le chiot a terminé ses besoins, ne cherchez pas à rentrer rapidement, car si pour lui, faire ses besoins = fin de la promenade, il mettra toujours plus de temps à déféquer. C’est aussi vrai d’ailleurs pour les adultes; lorsque l’on remet la laisse à la fin de la promenade, cela signifie souvent que la promenade va s’arrêter; et le rappel devient le signe de la fin de la balade. Petite parenthèse: si vous désirez conserver le rappel de votre chien, pensez à le re-détacher quelques instants, après avoir raccroché sa laisse. Autre parenthèse: n’hésitez pas à sortir le plus rapidement possible votre chiot dans des endroits bruyants et stimulants (en dehors des endroits pour faire ses besoins bien sûr) pour qu’il prenne l’extérieur pour un endroit sûr. Il est important, pour continuer la sociabilisation, de bien sortir votre chiot en milieu urbain et cela avant la fin de la socialisation. Cette phase démarre vers le 21e jour et se termine aux environs de la puberté, entre 6 et 18 mois. On peut affirmer que le futur chien va véritablement se former durant cette période, étape fondamentale dans la construction de son cerveau, donc de sa personnalité. C’est ce qui orientera le caractère sexuel et social de votre chien une fois adulte. Sans ces sorties, votre chiot risque de développer là aussi, des problèmes d’anxiété de l’extérieur car il n’aura pas été suffisamment familiarisé avec. Les chiens ont l’air bien dans leur tête chez eux, car ils ont pu trouver un équilibre dans ce milieu qu’ils connaissent par cœur. En revanche, à l’extérieur, cela peut aller jusqu’à la panique totale; surtout s’ils viennent en plus d’un endroit dépourvu de stimulations!!!!! Il y a urgence à le confronter progressivement à toute situation qu’il sera amené à vivre plus tard. Il deviendra ainsi un chien équilibré en toutes occasions, capable de faire ses besoins en laisse où que vous alliez. Et même si le chiot dispose d’un jardin, cela ne dispense surtout pas de le sortir dans la rue pour les raisons précédemment exposées. Une chose encore ;pensez toujours à prévoir des petits sacs pour ramasser les déjections de votre chiot ou de votre chien, surtout si vous êtes en ville; vous pourrez, ainsi contribuer à faire aimer les chiens à ceux qui ne les voient que comme une nuisance.
De plus, si le maître gronde son chiot, ce dernier finira par faire l’association « retour du maître = grondement »; c’est à dire que l’on risque une émotion supplémentaire de la part de l’animal, qui va se transformer en pipi de peur lors de chaque retour du propriétaire. La mine penaude qu’il adoptera à chacun de vos accès de fureur quand vous surprendrez un pipi dans la maison, ne sera (en langage chien) que l’attitude de soumission d’un chiot qui craint votre colère et réclame votre apaisement. Certains diront: « il sait ce qu’il a fait », « il se sait coupable », « il demande pardon parce qu’il a une attitude le prouvant ». Tout cela est une énorme erreur que l’on peut qualifier d’anthropomorphisme. C’est parce que vous avez vous-même une attitude menaçante et stressante pour le chiot qu’il va adopter ce genre de mimique mais il n’associera aucunement sa flaque de pipi à votre colère. En fin de compte, cette attitude reflète tout simplement une demande d’apaisement à votre égard. Sachez également que le chiot en question ne comprendra pas votre attitude si vous continuez à le brusquer alors qu’il adopte une demande d’apaisement. C’est pour cela qu’il est impératif de regarder son chiot évoluer. Nettoyez en dehors de sa présence avec des produits de type floraux et non javellisés qui peuvent porter à confusion. L’odeur de l’eau de Javel rappelant l’odeur de l’urine, cette odeur serait plutôt incitatrice à recommencer à cet endroit là ! Utilisez plutôt du vinaigre blanc qui masquera l’odeur. Sans oublier, comme je vous le disais plus haut, de nettoyer en dehors de sa présence. Un chiot qui vous voit avec une serpillère et en train de gesticuler, les épaules en avant pourrait penser que vous l’invitez à un jeu, ce qui, je pense, pourrait vous énerver encore plus! Le but de la manœuvre est que le chiot associe évidemment que vous souhaitez qu’il fasse à certains endroits à l’extérieur, et pas ailleurs. Déféquer et uriner ne doivent pas être des sources de conflits ou de peurs. Vous éviterez ainsi une anxiété qui peut devenir constante. Il ne faut pas non plus qu’il craigne votre présence (surtout si vous vous êtes souvent énervé, si vous lui avez mis le nez dedans sans qu’il comprenne exactement ce que vous vouliez lui faire comprendre -le manger peut-être?- en langage chien), ce qui pourrait provoquer, à long terme là aussi, une anxiété. Et lorsque vous le promènerez en laisse, il risque de ne pas oser faire ses besoins devant vous et cela risque de déraper fortement car il attendra, là encore, d’être rentré chez lui pour faire ses besoins à l’intérieur. Pour certaines personnes, un lieu ou carré d’aisance est quasiment indispensable, dans la maison, surtout si l’on s’absente régulièrement plusieurs heures. Il est évident que c’est le genre de méthode qui peut arranger certains. Je ne suis pas vraiment d’accord. Mettre une serpillère ou des carrés de journaux va, certes, être extrêmement pratique, mais va retarder l’apprentissage du chiot à éliminer à l’extérieur. N’oublions pas que le chiot est très vite conditionné aux lieux d’élimination à odeurs. On lui apprend alors qu’il est autorisé de faire ses besoins dans la maison, alors qu’on cherche précisément à leur inculquer le contraire. Je partage tout de même l’avis de quelques propriétaires d’appartements, habitant au 7e étage sans ascenseur et qui possèdent une terrasse !! Et qui utilisent cette dernière comme « carré d’aisance ». C’est souvent le cas de chiots venant d’animalerie ou de chez certains éleveurs. Le fait d’être dans des petits boxes où ils étaient obligés de faire leurs besoins sur leur lieux de couchage, incite ces chiots à ne pas devenir propre. Il faut donc « défaire » ce qui a été « appris »!! Une chose est sûre : que de travail en perspective; Si vous vous absentez longtemps et souvent, limitez simplement à une pièce l’espace où le chiot peut aller. Il est également possible d’avoir de réels problèmes de malpropreté sur des chiots âgés ou de jeunes chiens. Ceux-ci peuvent avoir été séparés trop tôt de leur mère, c’est à dire que l’ontogénèse (le développement de l’animal) n’a pas été respectée par l’éleveur. Cela se pratique très régulièrement chez les chiens exerçant certaines disciplines, chez les éleveurs qui ne sont pas vraiment éleveurs et qui confondent le détachement de la maman lors de la période de socialisation avec un rejet définitif de tout contact maternel. La maman ne cherche plus le contact avec ses bébés; par conséquent il est inutile qu’ils restent ensemble!!!!! Le chiot donné trop tôt va également développer de graves problèmes de comportement (malpropreté, hyperactivité, hypersensibilité, hyper-attachement des propriétaires et toutes sortes de pathologies comportementales) Certains vont également attendre le 3e mois (voir ci-dessus) pour sortir enfin leur chiot ce qui est une véritable absurdité, et pas uniquement pour l’apprentissage de la propreté mais aussi pour l’équilibre psychique tout entier. Sortir le chiot « hors du nid », plusieurs fois par jour quelques minutes, suffira au chiot pour comprendre où il doit faire ses besoins, sans aucun risque pour sa santé. Il y a également des chiots qui n’ont jamais été propres, parce qu’ils ont connu plusieurs familles humaines, changements qui font que ces chiots « oublient » certains codes appris par la mère, notamment la propreté. Pour tous ces cas, il faut « jouer » le rôle de la mère, et lui apprendre ou réapprendre à faire ses besoins « hors du nid ». Certains chiens peuvent redevenir malpropres pour des raisons de dominance (chien éliminant en hauteur), de marquage de territoire, voire de maladies diverses (diabète, problèmes rénaux, incontinence, traumatisme, etc…). Mais cela est un autre problème. Tout cela nous amène à une seule conclusion; il faut beaucoup de patience et d’indulgence pour que votre chiot se maîtrise enfin et devienne, selon nos propres critères, propre; mais surtout, n’oubliez pas que: « La patience a beaucoup plus de pouvoir que la force » (Plutarque) Christine de Turckheim |